Le trouble de stress post-traumatique (TSPT) est l’un des troubles psychiatriques les plus fréquents en milieu pénitentiaire, puisque sa prévalence « vie entière » atteint 17,8 % chez les hommes et 40,1 % chez les femmes en détention. Pourtant, le TSPT reste sous-diagnostiqué et peu étudié dans cette population. Cette revue de la littérature propose une mise au point sur l’épidémiologie, les spécificités et la prise en charge du TSPT en milieu carcéral. Certaines caractéristiques épidémiologiques de ce trouble, bien documentées en population générale (prévalence plus élevée chez les femmes, comorbidité fréquente avec les troubles dépressifs et anxieux, majoration du risque suicidaire) sont retrouvées en population carcérale. D’autres aspects sont plus spécifiques de cette population. Notamment, le développement d’un TSPT, suite à la réalisation d’un crime violent, est un phénomène peu connu mais qui semble fréquent, et qui doit être systématiquement exploré par les praticiens exerçant en milieu pénitentiaire. Les TSPT secondaires à des événements traumatiques intracarcéraux doivent également être recherchés. La prévalence élevée du TSPT en détention pourrait s’expliquer par l’exposition des personnes détenues à de multiples événements traumatiques, en particulier dans l’enfance, et par la surreprésentation des facteurs de risque de TSPT dans cette population. Enfin, en France, le dépistage et la prise en charge du TSPT en détention sont actuellement insuffisants. Il est primordial que les dispositifs récemment mis en place (centres régionaux de psychotraumatisme, centre national de ressource et de résilience) intègrent la problématique du TSPT en prison dans leur déploiement.