La récidive et l’incarcération des mineurs sont au cœur de l’actualité. Pendant un an, Léonore Le Caisne a arpenté le quartier des mineurs du Centre de jeunes détenus (CJD) de Fleury-Mérogis, o๠sont incarcérés, selon les périodes, entre 50 et 100 adolescents. L’ethnologue décrit et décrypte le bruit, la circulation, les attitudes, les échanges et plus généralement les relations que les jeunes établissent entre eux et avec l’encadrement ou les détenus adultes. Elle montre comment les (…)
L’expérience de la prison pour une jeune femme corse prise dans la tourmente de l’affaire de l’assassinat du préfet Érignac. Treize mois pour rien, mais treize mois à rencontrer dans l’univers carcéral de la France, les « politiques », d’Action directe à l’ETA. Un récit-témoignage empreint de sensibilité et d’humanisme.
De la confrontation à un espace public, à la justice, à la "publique renommée" ou au gouvernement familial, différents lieux d’intimité sont mis à mal, désapprouvés, accusés, exhumés à partir de leur assignation. De la prison au centre d’hébergement, du métier du sexe aux nuits de drague, de la protection des secrets de famille à celle des rites communautaires, les paroles privées se fractionnent sur des territoires publics et médicaux, juridiques et institutionnels : au guichet, à l’école, (…)
Le Choc carcéral, c’est la prison qui atteint chacun dans son corps, dans la satisfaction des besoins les plus intimes, dans l’image de soi, dans la perception du temps et de l’espace, dans le rapport aux autres et au monde. C’est aussi la peur d’être contaminé : par la maladie, par le mal. Dès lors, la question qui se pose à chacun est : comment résister pour tenir debout ?
Il y a bien différentes manières de faire sa prison , de s’adapter au monde carcéral. Entre l’adaptation attendue (…)
Souvent désignée comme un lieu o๠toute espèce d’intimité serait déniée, la prison semble a priori mal se prêter à une enquête sur les détenus intégrant des questionnements sur l’intime. À partir d’une réflexion sur le déroulement de deux recherches menées dans le quartier des femmes de sept établissements pénitentiaires, l’article montre que, si les remarques d’ordre méthodologique sont somme toute relativement communes à la plupart des enquêtes de terrain (flou autour du statut du (…)
En mer, lorsqu’un bateau sombre et qu’on met les chaloupes à la mer, une règle ancienne commande qu’on sauve « les femmes et les enfants d’abord ! ». Le même type de raisonnement invite à ne pas s’attaquer à plus petit que soi, et à ne jamais frapper une femme, « même avec une fleur ».
Depuis l’abolition de la peine de mort, la prison est devenue le plus sévère et le plus violent des dispositifs de coercition légaux dans les pays d’Europe. Comme celui des jeunes, l’emprisonnement des (…)
Chaque année, plus de cent mille femmes sont mises en cause pour des faits délictueux ou criminels. Plus de deux mille séjournent en prison. Qui sont-elles ? Comment en sont-elles arrivées à se mettre en marge de la société ? Pour quels actes ? Dans quelles conditions vivent-elles l’emprisonnement ?
Journaliste à La Provence (Marseille), Christel Trinquier les a rencontrées, sur leur lieu de détention ou à l’issue de leur peine. Elle leur a donné la parole. Leurs témoignages sont directs, (…)
Les enfants sont les premières victimes de l’incarcération de leurs parents. En effet, cet emprisonnement consécutif à un délit, à un crime, parfois à une agression sur l’enfant lui-même, a pour conséquence de disloquer le cadre familial. Depuis une quinzaine d’années, des professionnels ont milité, notamment au sein des relais enfants-parents, pour que les enfants de parents incarcérés bénéficient du droit - reconnu dans la Convention internationale des droits de l’enfant - de vivre avec (…)
L’objet de notre recherche a été de comprendre le suicide à travers la théorie des choix rationnels. Les théories existantes médicales et sociologiques, sont d’abord discutées ; notre modèle explicatif, puis le champs de notre étude sont ensuite précisés : le milieu carcéral, par la déprivation qu’il inflige à l’acteur, est un cadre privilégié pour étudier les conduites suicidaires.
L’analyse des lettres de suicide laissées par les détenus constitue une première validation de notre modèle, (…)
La prison est invisible. Elle ne livre que des visions partielles, partiales, parcellaires, des rognures d’instants élargies par de fausses cohérences. Et c’est sans doute là le surprenant mérite de cet ouvrage : il nous rappelle que "dire" ou que "voir" la prison demande que l’on associe nos sensations, nos expériences, nos règlements et nos poésies, nos lois et nos vécus, que l’on se sente humble dans cette tresse d’histoires et d’anecdotes qui seule peut nous livrer la poésie secrète (…)