Le thème de l’enfermement et des conditions carcérales sont des questions abordées de façon récurrentes. Ici, il s’agit de se pencher sur le versant soignant de la prison, encore peu abordé dans les médias. Ces lieux de soins mis à la portée des détenus (SMPR, UCSA) permettent de considérer ces derniers comme des patients, et donc comme des êtres humains, malgré les crimes et délits commis. La sanction inévitable de ces actes, peut être dès lors accompagnée de mots, débouchant ainsi sur la réflexion autour de soi et de l’acte en lui-même. Un des objets du thérapeute en UCSA serait donc de permettre au patient-détenu de passer d’un état de « non pensée » à l’ébauche d’un travail psychique. L’enfermement, accompagné d’un lieu humanisé, « contenant », « enveloppant » peut ainsi permettre au patient-détenu de sortir de ce fonctionnement pulsionnel lors de l’incarcération ou encore de façon durable ; l’expérience thérapeutique de Tony et Mr P. au sein de l’UCSA vient illustrer ce constat.