La garde des Sceaux, Christiane Taubira, a annoncé qu’elle créerait, en 2014, 300 postes de conseillers pénitentiaires d’insertion et de probation (CPIP), censés devenir les piliers de sa future réforme pénale : « Une réforme sociétale, avec un changement de paradigme dans l’appréhension du phénomène délinquant. »
Pourquoi créer 300 postes ?
Les CPIP, ce sont les travailleurs sociaux des prisons sur qui repose, pour une grande part, la réinsertion des condamnés. Chacun gère en moyenne 130 dossiers et leurs missions n’ont cessé de s’étendre : suivi des aménagements de peine, bracelets électroniques, évaluation de la dangerosité… « C’est une bonne étape, dit Delphine Colin, de la CGT pénitentiaire. Cette année, seuls 43 postes avaient été créés. »
A qui ressemblera la réforme ?
La réforme de la justice pénale est en train d’être finalisée. Elle prévoit une « mesure de libération encadrée » - autrement dit un mécanisme encourageant la libération conditionnelle. Aux deux tiers de la peine, les juges devront étudier l’éventualité de la libération d’un détenu (aujourd’hui c’est à lui de faire la démarche). Et motiver leur décision s’ils ne l’accordent pas. Une peine de probation sera créée, destinée à devenir la seule peine de référence « hors les murs ». « Mais que restera-t-il du projet après les arbitrages gouvernementaux ? » tempère Delphine Colin.
A quand cette réforme ?
Soumis au Conseil d’Etat en juillet, le texte passera en Conseil des ministres en septembre. Le ministère de la Justice aimerait qu’il soit inscrit à l’agenda du Parlement d’ici à la fin de l’année, même s’« il va être compliqué d’arracher des jours et des nuits sur l’agenda »,a reconnu Taubira.
Par SONYA FAURE
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