Tous les deux jours, une personne décède en détention. Des drames qui soulèvent de nombreuses questions. Celle de l’opacité qui entoure souvent ces morts ; du silence opposé aux questions des proches, familles et codétenus, d’autant plus violent qu’il semble teinté d’indifférence. Celle du manque de considération donnée à l’humain, par l’institution, empêtrée dans ses logiques gestionnaires et sécuritaires. Et qui au final, se protège plus qu’elle ne (...)
Le dedans qui parle au dehors, dans un numéro écrit entièrement par des personnes détenues, pour le grand public. Afin de décrire de l’intérieur, par ceux qui la vivent, la réalité carcérale : c’est le projet que nous défendons dans ces pages, à l’occasion du 100e Dedans Dehors.
Sans aucun pathos et avec beaucoup de pudeur, l’auteur nous livre ici un témoignage vibrant d’émotion et d’humanité. Cette mère de famille, qui se qualifie elle-même d’ordinaire, a su aller à l’essentiel, par sa simple présence humaine et bienveillante auprès de ceux qui souffrent en prison. Sans vraiment le chercher, elle a recueilli des confidences étonnantes et souvent bouleversantes. Toutes ces rencontres, si différentes les unes des autres et humainement tellement enrichissantes, elle les a gardées (...)
Portée par un imaginaire nourri, la prison est méconnue ; plus encore les conditions de la vie carcérale. Elle reste encore plus imaginée qu’appréhendée rationnellement, y compris par les pouvoirs publics ou les magistrats.
Le présent ouvrage, appuyé sur une familiarité des lieux et des personnes, sur une documentation inédite, sur l’observation des prisons conduite de 2008 à 2015 par la nouvelle institution du Contrôleur général des lieux de privation de liberté, entend livrer des réalités simples, (...)
La Contrôleure générale des lieux de privation de liberté publie un rapport thématique sur « La nuit dans les lieux de privation de liberté ». Le CGLPL constate régulièrement que la notion de « nuit » renvoie, au sein des lieux d’enfermement, à des organisations et des durées très hétérogènes. La nuit représente un enfermement dans l’enfermement : enfermement dans les cellules et chambres de lieux eux-mêmes clos. La nuit, qui peut débuter à 18h30, est le moment où les portes se referment, où les équipes se (...)
Les personnes détenues âgées de plus de 50 ans représentent 11,9% de la population carcérale au 1er janvier 2018.
Le vieillissement de la population en France s’est imposé comme un enjeu majeur des politiques publiques. Il impacte de nombreuses institutions confrontées à des difficultés inédites. C’est le cas des établissements pénitentiaires où les personnes détenues âgées de plus de 50 ans représentent 11,9% de la population carcérale au 1er janvier 2018. Loin de chercher à appréhender le vieillissement en (...)
Objectif
En France, les mesures de confinement ont été accompagnées de dispositions spécifiques pour les prisons : suspension des activités, parloirs et interventions extérieures. Plus de dix mille personnes détenues ont en outre été libérées pour diminuer le taux d’occupation des établissements et limiter la propagation du virus. L’objectif de cet article est de décrire la réorganisation des soins psychiatriques en milieu pénitentiaire en contexte de pandémie de Covid-19 et d’interroger les (...)
Position du problème En prison, en 2012, selon diverses sources, 4 à 56 % de la population carcérale d’Europe consommaient des substances psycho-actives (SPA). Le but de notre étude était de décrire la consommation de SPA pendant l’incarcération à la prison de Lyon-Corbas. Méthode Une étude descriptive transversale a été menée entre le 23 et le 27 septembre 2013 auprès de tous les détenus de cette prison. Nous avons utilisé un questionnaire auto-administré anonyme, distribué à l’heure du déjeuner et (...)
Cela fait plus de cinquante ans que l’Administration Pénitentiaire (AP) française fait de la prévention des risques suicidaires en détention. Elle est sans doute l’une des administrations qui prend le mieux en compte ces risques aujourd’hui. Elle en a même fait l’une de ses priorités. Cela passe, d’une part, par l’élaboration d’un dispositif de formation initiale et continue sur cette thématique et, d’autre part, par la mise en place de mesures de prévention basées sur l’évaluation du potentiel suicidaire (...)
Objectif Cet article interroge le retentissement de l’enfermement carcéral sur l’investissement subjectif du corps pulsionnel. Nous postulons l’hypothèse d’une réification de l’objet consécutive au processus d’incarcération qui retentirait directement sur l’investissement du corps propre par le sujet, comme sur ses trajectoires pulsionnelles. Méthode Nous avons travaillé à partir d’un cas de patient suivi en psychothérapie en unité de soins, en milieu carcéral. Résultats L’analyse de cas proposée illustre (...)